Le palmarès du 20ème Festival du Film Vert est connu : le Prix Tournesol à Mes voisins sauvages, de Pascal Cardeilhac.
Samedi 8 mars, la soirée d’ouverture du Festival du Film Vert a été l’occasion de récompenser plusieurs films. Dans la magnifique salle du Théâtre de Valère à Sion, le co-réalisateur suédois Anders Nilsson a reçu le premier Prix Public Eye pour Outgrow the system, tandis que À voies hautes (de Solène Desbois) s’est vu décerner une mention spéciale Public Eye. Les deux co-réalisateurs Laurent Portes et Fitzgerald Jego sont repartis avec le Prix Albert Schweitzer 2025 pour leur documentaire Ivohiboro: la forêt oubliée.
Le jury du Prix Public Eye a choisi de récompenser Outgrow the system (dépasser le système), de Cecilia Paulsson et Anders Nilsson, car «il nous semble particulièrement important d’élaborer aujourd’hui des modèles de développement économique alternatifs capables de se substituer au capitalisme mortifère dans lequel nous vivons. Un système qui semble considérer que les ressources de la planète sont infinies et qui perçoit la nature comme une externalité au service de l’économie. Ce film est une sorte de boîte à outils. Il donne la parole à des chercheurs et des économistes qui, loin d’être des utopistes ou des idéologues, réfléchissent sur d’autres concepts et d’autres pratiques en matière de développement économique.»
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De son côté, le jury du Prix Albert Schweitzer a choisi de primer Ivohiboro : la forêt oubliée parce que, «outre l'exceptionnelle qualité des images et du scénario, le jury a été séduit par ce documentaire tourné dans l'un des pays d'actions du Centre Écologique Albert Schweitzer. Nous y avons vu un appel à respecter et défendre le vivant et avons reconnu les principales valeurs que nous défendons : l'engagement, la collaboration, l'inclusion et l'humilité. Ce film permet de mettre en lumières les défis de préservation de la biodiversité et de l'écosystème malgaches et de toute la planète.»
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Enfin, selon le jury du Prix Tournesol, «il n’a pas été facile de départager tous les films de la sélection. Des films qui nous ont offert une grande diversité dans le fond et dans la forme. Du plastic au vélo en passant par les castors, nous avons voyagé. Dans l’infiniment grand, dans l’infiniment petit.
Nous avons choisi de récompenser ce film qui pose un regard contemplatif sur la vie sauvage en ville. Le réalisateur depuis la fenêtre de son appartement parisien capte la faune qui peuple son quartier. Un cadre qui révèle chaque jour un spectacle inattendu : oiseaux, mammifères, insectes ont réussi à s’adapter à la vie en ville. On assiste à des scènes banales et en même temps à peine croyable, les abeilles sauvages qui trouve abris dans un coin de mur, des pigeons qui partagent l’espace public avec les humains, une belette qui se faufile et même un faucon perché sur le 34ème étage de l’immeuble voisin. Un regard plein d’humilité, poétique qui nous invite à faire une pause dans l’effervescence d’un monde où tout s’accélère. Comme un temps suspendu qui nous rappelle l’époque du Covid. Un point de vue rare et singulier sur la biodiversité en ville qui nous invite à un vivre ensemble élargit.» Et il s’agit donc du film Mes voisins sauvages, de Pascal Cardeilhac.
Joint par téléphone, ce dernier regrettait d’avoir dû annuler au dernier moment son déplacement jusqu’à Sion. Mais il était particulièrement heureux que ce prix, le plus important de sa carrière, soit pour récompenser un film très personnel (puisque tourné depuis sa fenêtre).
La soirée s’est poursuivie avec la projection du magnifique film Sauvages, de Claude Barras, en sa présence.