Calanques: Les usines du bout du monde
Les Goudes, Callelongue, L’Escalette, la Madrague… des noms qui font rêver. Entre mer et collines, apéros et baignades, ces « villages » aux maisons bigarrées semblent suspendus dans le temps. Mais ces petits coins de paradis n’ont pas toujours été aussi enchanteurs. Pendant près de deux siècles, ils ont été la zone de relégation des industries les plus polluantes de Marseille. Aujourd’hui, scories et cheminées rampantes saturées de métaux lourds, témoignent d’un pan de l’histoire de la ville volontairement oublié. Une époque révolue au cours de laquelle plus d’une douzaine d’usines crachaient des fumées noires toxiques sur les pins, et déversaient du plomb dans les eaux turquoise des criques.
Ces collines étaient alors peuplées d’ouvriers, pour la plupart des immigrés Italiens ou Espagnols, qui exécutaient des tâches ingrates et dangereuses dans un cadre idyllique. Si les sites industriels ont désormais fermé, la pollution, elle, est restée, des décennies, parfois même des siècles plus tard.
Les gens qui y vivent le savent. Certains s’en accommodent, d’autres tentent de la combattre, une partie d’entre eux préfère carrément l’oublier. Même si tous les riverains partagent un amour profond et sincère pour leur Eden, la gestion complexe de la pollution donne lieu à des débats extrêmement houleux. Une plainte contre X a même été déposée contre l’État pour mise en danger de la vie d’autrui en 2019.
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suivi d'une discussion avec Jean-Marc Délia, Président du SMED sur le thème du traitement des déchets